Quand le corps dit pleinement oui

Diana Richardson

Diana Richardson offre aux femmes un regard neuf sur les possibilités de leur corps, elle révèle le rôle essentiel que joue l’énergie réceptive dans l’émergence d’expériences orgasmiques profondes.

S’appuyant sur 30 ans de recherche et d’expérience personnelle de la sexualité consciente, elle explique pourquoi la détente est préférable à l’excitation ; quel rôle les seins jouent dans la mobilisation de l’énergie sexuelle féminine; comment activer les énergies extatiques dans le vagin.

Ce livre offre une perspective unique sur l’impact de la sexualité conventionnelle sur le corps de la femme et en particulier sur cette perte du désir à laquelle beaucoup de femmes sont confrontées. Il montre comment les femmes peuvent exercer une influence puissante sur leurs expériences sexuelles lorsqu’elles comprennent le fonctionnement intime de leur corps et lorsqu’elles se libèrent des idées reçues sur ce qui devrait être satisfaisant pour elles.

Depuis plus de 25 ans, Diana Richardson animent avec son partenaire, Michael Richardson, un séminaire pour couples: The Making Love Retreat. Elle a accompagné des centaines de couples dans la découverte d’une nouvelle sexualité source d’une satisfaction durable. Profondément libératrice, son approche de la sexualité qui s’inscrit dans la mouvance du slow sexe nous invite à abandonner toute recherche de la performance, tout but à atteindre et à mettre l’accent sur l’écoute subtile de nos sensations, sur le « non sensationnel », sur la présence à soi-même et à l’autre, par l’échange verbal, le contact visuel, la lenteur qui permet de goûter l’instant. Cette démarche peut être une révolution dans la vie d’un couple en l’amenant à ancrer sa sexualité dans un amour vrai et profond, libre des pressions extérieures et des apparences.

Diana et Michael Richardson donnent The Making Love Retreat en anglais (avec traduction en allemand), ils ont formé trois couples d’enseignants qui donnent le séminaire en français:

Anne et Jean-François Descombes –  Faire l’amour en conscience

Cécile Tharrault et Sébastien Keruel – S’aimer au présent

Anick Bastin et Olivier Brauneisen – Lovlab

Extraits

La vérité est que votre corps est pleinement capable de faire l’expérience d’un orgasme satisfaisant, profond et riche

La vérité est que votre corps est pleinement capable de faire l’expérience d’un orgasme satisfaisant, profond et riche. La clé est de vous tourner vers l’intérieur et d’observer les sensations physiques de votre propre corps sans jugement. Comment vous sentez-vous lorsque vous faites l’amour avec votre partenaire ? Comment vous sentez-vous quand vous explorez la sexualité seule ? Recueillez des informations sur la façon dont votre corps réagit. Qu’est-ce que vous aimez ? Qu’est-ce qui vous irrite ? Qu’est-ce qui vous laisse profondément déçue ? Souvenez-vous que, tant que vous l’observez honnêtement, votre ressenti est toujours vrai. Aucun ressenti ne peut être « faux ».

 Les femmes n’ont aucune information sur la façon de générer un état orgasmique

On vit l’amour comme s’il était soumis à des hauts et des bas ; on trouve qu’il ne dure jamais assez longtemps ; il est aussi changeant que le vent ; un jour avec, un jour sans. Les femmes qui ne vivent pas dans une atmosphère d’amour souffrent terriblement, elles vivent une forme de désespoir et sont souvent victimes de dépression.
Cette situation peut être en partie imputée à un manque de compréhension de l’énergie féminine et du corps de la femme. Les femmes n’ont aucune information sur la façon de générer un état orgasmique ou de recevoir le don de l’orgasme. À cause de ce manque de connaissances, la femme ne se comprend pas aussi intimement et précisément qu’elle le pourrait. Et ce n’est pas sans conséquence, car cette naïveté vis-à-vis de son propre corps agit inconsciemment contre son intérêt – dans la vie, dans l’amour et dans la sexualité.

L’absence d’orgasme relève d’un manque de connexion au corps

Prenons, par exemple, le conseil souvent donné aux femmes d’utiliser le fantasme sexuel pour atteindre l’orgasme. En fait, le fantasme sexuel n’a rien à voir avec ce qui se passe, ici et maintenant, dans le corps de la femme, avec cet homme en particulier. C’est un scénario imaginaire. Délibérément on bascule du canal « corps » au canal « mental », en utilisant le pouvoir de l’imaginaire. Cela peut déclencher une réaction d’excitation dans le corps, mais ça n’a rien à voir avec le pénis physique qui est présent en ce moment même dans le vagin physique. Le problème c’est qu’à la base, l’absence d’orgasme relève d’un manque de connexion au corps, à sa sensibilité interne et à son sens kinesthésique. Or conseiller le fantasme comme solution pour atteindre l’orgasme ne fait qu’éloigner encore plus la femme de son corps physique, ce qui la maintient dans le cadre sexuel qu’elle connaît déjà et dans lequel elle tourne en rond.

L’approche actuelle, axée sur l’homme, se caractérise par une expression de la sexualité tournée vers l’extérieur, à la recherche de stimulation

La vision communément admise de l’expérience sexuelle « normale » maintient les femmes prisonnières d’une sexualité de type masculin, sans avoir la possibilité d’exprimer la dimension féminine, tout aussi importante, de l’expérience sexuelle. L’approche actuelle, axée sur l’homme, se caractérise par une expression de la sexualité tournée vers l’extérieur, à la recherche de stimulation, qui gomme totalement les qualités féminines intrinsèques et, ce faisant, enracine fermement l’insatisfaction et le dysfonctionnement sexuels chez les deux sexes.

Pour qu’une expérience de la vallée puisse se déployer, nous avons besoin d’être plus et de faire moins

Pour arriver à un orgasme de pic, nous devons en général fournir un effort physique considérable. Le but est d’intensifier la stimulation et de pousser les délicieuses sensations excitantes vers un crescendo éclatant. Cela implique des mouvements mécaniques répétés du bassin, de plus en plus rapides vers la fin. Cette activité est indispensable afin de densifier l’énergie en un pic, mais en même temps elle provoque de nombreuses tensions qui compriment
l’énergie dans les organes génitaux. Par opposition à toute cette activité à laquelle nous sommes habitués, pour qu’une expérience de la vallée puisse se déployer, nous avons besoin d’être plus et de faire moins, de permettre à chaque chose de se dérouler très lentement, de façon langoureuse, facile, indolente. Nous évitons délibérément les efforts et les mouvements ou les positions qui génèrent des tensions inutiles. La pénétration du pénis dans le vagin est volontairement lente, de même que les mouvements du bassin. Cette détente au niveau des organes génitaux facilite un rayonnement et une expansion de l’énergie dans d’autres parties du corps.