La responsabilité d’être soi-même
Osho
La maturité, c’est accepter la responsabilité d’être soi-même, quel qu’en soit le prix.
Risquer tout pour être soi-même.
Aller au-delà des pensées et des sentiments, devenir pure êtreté, c’est cela la maturité, la floraison ultime de la méditation.
C’est une renaissance, une naissance spirituelle, un autre terme pour la réalisation.
Extraits
Les qualités d’une personne mûre sont très étranges. Tout d’abord, ce n’est pas une personne. Elle n’est plus un moi – elle a une présence, mais ce n’est pas une personne.
Deuxièmement, elle ressemble à un enfant – simple et innocente. C’est pourquoi je dis que les qualités d’une personne mûre sont très étranges, car le mot « maturité » donne le sentiment d’avoir de l’expérience, d’être âgé, vieux. Physiquement, il se peut que la personne soit vieille, mais spirituellement, elle est un enfant innocent. Sa maturité n’est pas juste une expérience acquise au fil de la vie – si c’était le cas, elle ne serait pas comme un enfant, elle ne serait pas une présence – elle serait une personne qui a de l’expérience, des connaissances, mais pas quelqu’un de mûr.
La personne disparaît, seul le silence demeure.
La maturité n’a rien à voir avec les expériences de la vie. Elle a à voir avec votre voyage intérieur, avec votre expérience de ce qui est intérieur.
Plus un homme va profondément en lui, plus il est mûr. Quand il a atteint le centre même de son être, il est parfaitement mûr. Mais à ce moment-là, la personne disparaît, seule la présence demeure. Le moi disparaît, seul le silence demeure. Le savoir disparaît, seule l’innocence demeure.
Pour moi, la maturité est un autre terme pour la réalisation. Vous êtes parvenu à l’accomplissement de votre potentiel, il s’est actualisé. La graine a fait un long voyage et s’est épanouie.
La maturité a une fragrance. Elle donne une immense beauté à l’individu. Elle donne de l’intelligence, l’intelligence la plus aiguë qui soit. La personne mûre ne devient rien d’autre qu’amour. Son action est amour, son inaction est amour ; sa vie est amour, sa mort est amour. Elle est simplement une fleur d’amour.
L’Occident a une définition de la maturité qui est très infantile. En Occident, par maturité, on entend que vous n’êtes plus innocent, que vous avez mûri à travers les expériences de la vie, qu’on ne peut plus vous tromper facilement, qu’on ne peut plus vous exploiter, que vous avez en vous comme un roc solide, une protection, une sécurité. Cette définition est très ordinaire, très terre à terre. Oui, dans le monde, vous trouverez ce type de personnes mûres. Mais ma façon de voir la maturité est totalement différente, diamétralement opposée à cette définition. La maturité ne fera pas de vous un roc ; elle vous rendra si vulnérable, si doux, si simple.
La maturité est un phénomène spirituel.
La maturité d’esprit touche votre ciel intérieur. Une fois que vous vous posez dans votre ciel intérieur, vous avez trouvé une maison, et une grande maturité se déploie dans vos actions, dans votre conduite. A ce moment-là, tout ce que vous faites recèle de la grâce. Tout ce que vous faites est un poème en soi. Votre vie est une poésie, votre marche devient une danse, votre silence devient musique.
Etre mûr signifie que vous êtes arrivé à la maison. Vous n’êtes plus un enfant qui doit grandir, vous avez grandi. Vous avez touché les hauteurs de votre potentiel. Pour la première fois, étrangement, vous n’êtes plus – et vous êtes. Vous n’êtes plus dans vos vieilles idées, imaginations, dans votre ancienne compréhension de vous-même ; tout cela est passé à l’égout. A présent, quelque chose de nouveau surgit en vous, totalement neuf, vierge, et cela transforme toute votre vie en joie. Pour le monde misérable, vous êtes devenu un étranger, vous ne créez plus de misère, ni pour vous, ni pour les autres. Vous vivez votre vie dans une liberté totale, sans prendre en considération ce que les autres pourront bien dire.
Ceux qui prennent toujours les autres et leurs opinions en considération sont immatures. Ils dépendent de l’opinion d’autrui. Ils ne peuvent rien faire de façon authentique, ils ne peuvent pas dire honnêtement ce qu’ils ont à dire – ils disent ce que les autres veulent entendre. Vos politiciens disent les choses que vous voulez entendre. Ils vous promettent ce que vous voulez. Ils savent parfaitement bien qu’ils ne peuvent pas tenir ces promesses, ils n’ont pas non plus l’intention de les tenir. Mais s’ils décrivent exactement, véritablement la situation, s’ils déclarent clairement que les choses que vous demandez sont impossibles, qu’on ne peut pas les réaliser, ils perdront leur pouvoir. Vous ne choisirez pas un politicien qui est honnête.
C’est un monde très étrange. C’est presque un asile de fous. Si dans cet asile de fous, vous devenez alerte et conscient de votre être intérieur, vous êtes béni.